Bienvenue sur le jardin de Pestoune

Bienvenue sur le jardin de Pestoune


Bonjour et bienvenue sur le jardin de Pestoune. Vivant dans la campagne Franc-Comtoise, j'ai la chance de posséder un jardin. Dans ce blog, je voudrais partager avec vous mes expériences en matière de jardinage. Et j'espère pouvoir échanger avec vous, amis lecteurs, des conseils.

lundi 29 juin 2015

Mauvaises herbes ? Vous avez dit mauvaises herbes ?


Beaucoup de plantes sauvages sont utiles. Cette jeune femme nous fait un petit topo sur les vertus de ces plantes appelées « mauvaises herbes ». Vous allez être surpris de voir que la plupart de ces plantes, vous cherchez à les débarrasser à tout prix mais qu’en réalité elles sont de vraies vertus gustatives, aromatiques et médicinales. 



dimanche 21 juin 2015

Oignon rocambole




Généralités
Appelé aussi oignon perpétuel, poignon d’Egypte, oignon grelot, oignon ou boule de catawissa, échalote ou ail d’Espagne, ail rocambole…  chez cet oignon tout se consomme : les jeunes feuilles vertes du printemps comme la ciboulette, les bulbes en sol comme tous les oignons et/ou les échalotes et les bulbilles aériennes confites au vinaigre comme les cornichons ou en condiment pour les plus grosses. C’est un oignon qui ne donne pas de graines mais des bulbilles pour sa reproduction qui se trouvent en haut des tiges. Et ils se propagent très vite si vous ne les cueillez pas à temps. 
Si on appelle la rocambole aussi oignon perpétuel c’est parce qu’elle peut rester en place et produire pendant 4 ou 5 ans. En effet c’est une plante très rustique résistante à la fois au froid et à la sècheresse, à maladie et aux ravageurs.

Culture
L’oignon rocambole aime les sols légers, humifères et meubles. Si par contre votre terre est lourde et humide, plantez-le sur une butte.
Vous pouvez les planter soit à l’automne (octobre-novembre), soit à la fin de l’hiver (février-mars). Mettez une bulbille (pointe vers le haut) tous les 20 cm, les rangées espacées de 30 cm. Binez régulièrement pour garder le sol propre et aéré mais ne paillez pas. Tous les alliums ne se paillent pas car par saison humide cela les ferait pourrir.
Par contre lorsque l’été est très sec, il peut se mettre en dormance et repartir avec les premières pluies d'automne.

Récolte
Dès que vous voyez que les bulbilles sont prêtes à tomber, récoltez-les. Si vous les laissez tomber au sol, ils s’enracineraient très vite et vous vous retrouverez rapidement avec un carré de rocambole. En effet l’espèce se multiplie très facilement. Les bulbes et bulbilles se conservent très bien au frais et au sec tout l’hiver. 

lundi 8 juin 2015

J’ai essayé de fabriquer du sol dans mon jardin



Le sol français est en danger. D’après le ministère du Développement durable, 600 km2 de terres sont artificialisées chaque année en France, soit l’équivalent d’un département tous les dix ans. Le sort des sols agricoles n’est pas plus enviable : labourés, tassés, surexploités, ils s’affaiblissent et disparaissent à vitesse grand V. En tout, pas moins de 26 m2 de sols fertiles disparaissent chaque seconde en France.
On commence à peine à réaliser la gravité du phénomène. Pour arrêter l’hémorragie, quelques élus tentent de limiter l’étalement urbain tandis que certains agriculteurs pratiquent la culture sans labour. Et puis il y a ceux qui essayent de créer du sol.


La lumière ou la mort

Pour comprendre ce projet un peu fou, il faut observer la nature, en l’occurrence les forêts. Le biologiste Francis Hallé explique dans le film « Il était une forêt » qu’il faut un processus long de sept siècles pour donner naissance à une forêt primaire.

Dans son génial livre « Un an dans la vie d’une forêt », le biologiste David Haskell détaille l’enchaînement de compétitions et de coopérations entre espèces qui aboutit à la création de cet écosystème.
Il raconte longuement la lutte entre végétaux qui cherchent à s’élever les uns au-dessus des autres, les gagnants accédant à la lumière voire à la canopée, les perdants mourant avant d’être décomposés par des insectes et des champignons... ce qui va enrichir le sol et créer ce tapis d’humus qui fait des forêts l’écosystème le plus fertile qui soit.

David Haskell tire ces conclusions :
« Après sa mort, un arbre apporte pour moitié au moins encore sa contribution à l’entretien de la trame de la vie ; ainsi, la densité des carcasses d’arbres est une bonne mesure de la vitalité d’un écosystème forestier. Vous êtes dans une forêt florissante si vous n’arrivez pas à suivre un chemin en ligne droite entre les branches et les troncs morts. Un sol dégagé est signe de mauvaise santé. »

Rien de tel donc qu’une forêt pour enrichir et créer du sol. Les jardiniers naturels tentent donc de reproduire un cycle similaire, en suivant les trois principes suivants.



1  Le sol, jamais tu ne retourneras

Sans bêche, le monde serait meilleur. C’est ce que pensent nombre d’agronomes, qui rappellent que la plupart des organismes vivant dans le sol se trouvent dans les deux-trois premiers centimètres, là où les concentrations en matières organiques et en racines sont les plus élevées. En retournant la terre, on menace cette faune, qu’on appelle la pédofaune.

Quand on le laboure, le sol perd sa structure, sa vie, il devient perméable, s’assèche dès les premiers rayons de soleil et disparaît littéralement quand viennent les pluies, comme le montre cette vidéo incroyable ci-dessous.
Première étape pour un jardinier qui souhaite préserver du sol : dire au revoir à sa bêche. Les plus consciencieux pourront utiliser une grelinette, qui aère les sols. Les plus paresseux (c’est un compliment) laisseront les vers faire le boulot (voir point 3).



2  Le sol jamais nu, tu ne laisseras

« Les seuls endroits sur Terre où le sol est nu sont les déserts et les glaciers. »

Cette image frappante, souvent martelée par les spécialistes du sol Lydia et Claude Bourguignon, rappelle que pour favoriser la naissance d’un sol – on l’appelle la pédogenèse –, il faut le couvrir.

Plusieurs techniques pour ce faire, à commencer par le paillage. Cela consiste à étendre de la paille, du compost bien mûr ou de l’herbe séchée au pied des plantes et/ou sur de grandes surfaces. Cela va réchauffer le sol, préserver son humidité, mais aussi accueillir de nombreux organismes vivants. Ce sont eux qui vont consommer et transformer les végétaux déposés par vos soins en un humus qui recouvrira bientôt vos parcelles d’une couche fertile.

Les plus motivés testeront la méthode dite BRF, pour bois raméal fragmenté. Cela consiste à broyer des petites branches à l’automne, période à laquelle les bois ont accumulé le plus de nutriments, et à étendre le tout sur le sol. Cela va permettre le démarrage d’une chaîne alimentaire complexe entre les champignons, le broyat et les racines des plantes. La vie, quoi.



3  Les vers de terre, tu chériras

« Trois tonnes de vers de terre à l’hectare, ça vous remue 280 tonnes de terre. Pendant ce temps-là, vous n’avez pas besoin de labourer. »

A l’issue de la Conférence environnementale, en novembre dernier, le ministre de l’Agriculture Stéphane le Foll s’était fait remarquer en faisant l’éloge des vers de terre. En mangeant les déchets de surface et en les ramenant sous le sol, les vers enrichissent la terre. En creusant des galeries, ils l’aèrent. En prime, à l’échelle mondiale, ils ont une importance cruciale dans le stockage du carbone dans le sol. Sans eux, il faudrait que les jardiniers et agriculteurs travaillent plus et le climat s’en porterait encore moins bien.

Pour comptabiliser les vers des sols, le CNRS et l’université de Rennes ont lancé en 2011 une expérience de sciences participatives. La méthodologie consiste à arroser le sol d’une solution de moutarde diluée, à récolter et identifier les vers qui remontent à la surface. Avant de les nettoyer pour les libérer. Veillez à tenter l’expérience par une matinée humide et froide : mon essai par une fin d’après-midi de mai fut un échec retentissant.

Les résultats des prélèvements réalisés les années précédentes confirment les dangers du labour : on y trouve au moins trois fois moins de vers de terre.
Pour voir des vers et transformer vos déchets en compost sans pour autant sortir votre pot de moutarde, reste la solution lombricompost. Inutile d’acheter des vers ni un lombricomposteur clé en main. Un petit tour sur le réseau social  Carte | Plus2vers et un peu de bricolage sur une caisse pour poissonnier ou des bacs gerbables fera l’affaire.